Contracter une infection nosocomiale à la suite d’une hospitalisation, d’une opération ou d’un simple acte de soins représente une épreuve brutale qui bouleverse non seulement la santé du patient mais également son quotidien, ses projets personnels, sa stabilité financière et parfois même son intégrité physique. Lorsqu’une victime développe une infection après une prise en charge médicale, les conséquences peuvent être particulièrement lourdes : douleurs persistantes, réinterventions, séjours prolongés en établissement de santé, complications graves, préjudices professionnels ou encore séquelles permanentes. Pourtant, nombre de victimes ignorent encore aujourd’hui qu’elles disposent d’un droit à indemnisation complet, que la loi et la jurisprudence protègent les patients de manière très favorable, et que les établissements de santé ont une responsabilité juridique établie en matière d’infections nosocomiales.
Cet article vous explique comment faire reconnaître vos droits, comment démontrer l’existence de l’infection nosocomiale, quels critères juridiques s’appliquent, comment obtenir la meilleure indemnisation possible et quelles démarches engager pour que votre préjudice soit pleinement réparé.
1. Infection nosocomiale : définition médicale, juridique et portée en indemnisation
Une infection est dite nosocomiale lorsqu’elle apparaît au cours ou au décours d’une prise en charge médicale, alors qu’elle était absente ou non en incubation lors de l’admission du patient dans un établissement de santé. Cette définition, à la fois médicale et juridique, repose sur un critère temporel simple : peu importe le germe, peu importe la cause exacte de sa propagation, ce qui compte est son apparition après l’entrée du patient et en lien direct avec les soins fournis.
La jurisprudence rappelle qu’une infection nosocomiale est caractérisée dès lors que l’infection survient après l’admission, sauf pour l’établissement à rapporter la preuve d’une cause étrangère totalement irrésistible et extérieure. Cette approche protège efficacement les victimes, car la responsabilité des établissements de santé est très encadrée et repose sur des critères stricts.
Pour la victime, cela signifie que le régime juridique est fondé sur la présomption, évitant ainsi d’avoir à prouver une faute médicale ou une défaillance technique précise.
2. Comment reconnaître une infection nosocomiale ? Les signes, l’apparition des symptômes et l’importance des preuves médicales
Une infection nosocomiale peut se manifester de différentes façons selon les soins reçus, la vulnérabilité du patient et le contexte médical. Il peut s’agir de :
- Fièvre après une intervention,
- Rougeur ou inflammation autour d’une cicatrice,
- Écoulement purulent ou infection du site opératoire,
- Infection urinaire après la pose d’une sonde,
- Infection pulmonaire après intubation,
- Septicémie due à une contamination bactérienne.
Ces infections nosocomiales nécessitent souvent des soins supplémentaires et entraînent des préjudices importants pour le patient.
Pour l’indemnisation, la preuve est essentielle : dates d’apparition de l’infection, bilans à l’admission, analyses bactériologiques, comptes rendus opératoires et hospitaliers, ou attestations médicales. Un dossier complet facilite la démonstration du lien entre l’infection et la prise en charge dans l’établissement de santé, et chaque élément peut influencer la reconnaissance des préjudices dans le cadre de l’indemnisation.
3. Vos droits : un régime d’indemnisation très protecteur pour les victimes d’infection nosocomiale
En matière d’infections nosocomiales, le régime juridique dépend du lieu où l’infection a été contractée.
- À l’hôpital ou en clinique privée : la responsabilité de plein droit s’applique. Il suffit de montrer que l’infection n’était pas présente à l’admission et qu’elle est apparue pendant les soins. La victime n’a pas à prouver une faute ou un manquement. Ce système permet une indemnisation rapide et complète des préjudices.
- En médecine de ville : la victime doit prouver une faute du professionnel de santé (matériel mal stérilisé, protocole non respecté, règles d’hygiène ignorées). L’indemnisation est plus complexe et nécessite souvent l’aide d’un avocat.
- En cas de préjudice grave (invalidité permanente > 25 %, décès) : l’ONIAM intervient pour garantir une indemnisation intégrale, même sans faute prouvée, offrant un filet de sécurité essentiel aux patients les plus touchés.
4. Qui indemnise la victime ? Assureurs, établissement de santé et ONIAM
Le système français distingue plusieurs acteurs selon les préjudices et leur gravité. Pour les infections nosocomiales dont les conséquences sont modérées, c’est généralement l’assureur de l’établissement de santé qui doit indemniser la victime. En cas de préjudice grave ou lorsque l’assureur ne fait pas une offre dans les délais, l’ONIAM prend le relais et indemnise directement les victimes, avant de se retourner contre l’établissement ou l’assureur responsable. Cette organisation permet d’éviter que la victime se retrouve sans indemnisation, même en cas de dysfonctionnement administratif.
5. La preuve en matière d’infection nosocomiale : ce qu’il faut démontrer et ce que vous n’avez pas à prouver
Contrairement à d’autres domaines du droit médical, les infections nosocomiales bénéficient d’un régime probatoire favorable au patient. Trois critères suffisent : démontrer l’absence d’infection à l’entrée, l’apparition de l’infection pendant ou immédiatement après les soins, et la cohérence des documents médicaux. Le patient n’a pas à apporter la preuve de la faute, du germe précis ou des mécanismes exacts ayant conduit à l’infection. C’est ensuite aux établissements de santé d’apporter la preuve, très difficile en pratique, d’une cause étrangère.
6. La procédure d’indemnisation : CCI, ONIAM, tribunaux — quelles démarches choisir pour faire valoir vos droits ?
La victime peut saisir la CCI (Commission de Conciliation et d’Indemnisation), une procédure gratuite et accessible qui permet souvent d’obtenir une expertise médicale complète et un avis sur la responsabilité. Si la gravité du préjudice justifie l’intervention de l’ONIAM, celui-ci formulera une offre d’indemnisation couvrant l’ensemble des préjudices de la nomenclature Dintilhac. En cas d’offre insuffisante, la victime peut engager une action en justice devant le tribunal administratif ou judiciaire selon la nature de l’établissement de santé. Cette stratégie est souvent nécessaire pour obtenir une indemnisation réellement proportionnée à la gravité du préjudice.
7. Les montants d’indemnisation : comment sont évalués les préjudices ?
L’indemnisation des victimes d’infection nosocomiale repose sur une analyse très précise du préjudice subi. La nomenclature Dintilhac prend en compte les souffrances endurées, le déficit fonctionnel temporaire et permanent, le préjudice esthétique, la perte de revenus, les besoins en assistance humaine, les frais de santé futurs... Selon la nature de l’infection, la durée des soins et la sévérité des séquelles, l’indemnisation peut varier de quelques dizaines à plusieurs centaines de milliers d’euros.
8. Le rôle essentiel de l’avocat dans l’indemnisation des infections nosocomiales
Les victimes d’infections nosocomiales sont souvent confrontées à des expertises médicales complexes, à des assureurs réticents ou à des offres d’indemnisation largement insuffisantes. L’avocat en droit du dommage corporel, coutumier de l’indemnisation des victimes, comme Me Joris Caunes, joue un rôle déterminant : constitution des preuves, analyse du dossier de santé, contestation des expertises, chiffrage précis des préjudices, négociations avec les établissements et défense des victimes devant les tribunaux. Son intervention permet non seulement de sécuriser la procédure mais surtout d’obtenir une indemnisation réellement proportionnée au préjudice subi.
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